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A la rencontre d’un thésard en physique fasciné par l’informatique et l’Intelligence Artificielle

Nous assistons actuellement à un développement fulgurant de l’IA et de l’informatique, modifiant ainsi profondément les recherches actuelles et à venir dans de nombreux domaines de sciences. Hans, doctorant en physique au laboratoire des sciences de l’ingénieur, de l’informatique et de l’imagerie à Strasbourg, nous témoigne de ces changements.

©Marcial Goury

Hans à son poste de travail

Est-ce que tu peux me parler de tes recherches actuelles ?

 

Je fais de la recherche fondamentale, donc mes recherches ne répondent pas à un besoin pratique, mais elles aboutiront à terme à la conception de formes d’ailes d’avions optimisées pour qu’elles aient un maximum d’aérodynamisme. Ça permettra d’économiser un maximum d’énergie et de carburants pour les avions. En pratique, je fais beaucoup de simulations numériques, en 3D sur ordinateurs, de changements de phases de certains fluides comme l’eau lorsqu’ils entrent en contact avec des objets à une certaine vitesse, parce que les avions lorsqu’ils se déplacent à haute altitude sont en contact avec de la vapeur d’eau contenue dans les nuages.

Comment le développement de l’informatique impacte et va impacter tes recherches ?

Avant, je faisais des simulations numériques qui me prenaient six jours de calculs sur mon ordinateur. Pendant les calculs, l’ordinateur était utilisé à 100% de ses capacités pour réduire un maximum le temps de calcul. Je pouvais donc pas utiliser mon ordinateur pour faire d’autres recherches. Mais maintenant avec le développement d’une nouvelle technique qui s’appelle la parallélisation, je peux diviser les calculs et simulations numériques sur plusieurs ordinateurs en même temps. Je peux maintenant diviser mon temps de travail par 6, en faisant les calculs et les simulations sur six ordinateurs en même temps. Ça m’économise beaucoup de temps. Dans le futur, je pense que cette technique va aussi économiser beaucoup de temps pour les recherches en modélisations et simulations numériques.

Est-ce que le développement de l’informatique va impacter d’autres domaines de recherches en physique ?

Oui, je pense. Il y a par exemple le développement de la méthode PINN (Physical Informed Neural Network) qui permet de faire apprendre à des IA par essais et erreurs à simuler et prédire de plus en plus précisément beaucoup de phénomènes physiques. C’est une technique révolutionnaire qui va permettre de faire beaucoup d’avancées dans beaucoup de domaines. Par exemple, ça permettra de mieux étudier et simuler le mouvement de certains fluides, comme le mouvement des masses d’air pour les prévisions météorologiques.

Un dernier mot ?

J’encourage les étudiant.e.s à apprendre l’IA, c’est obligatoire. Ça se développe tellement qu’on doit savoir programmer, dans tous les domaines. Et si certain.e.s veulent se spécialiser en physique, je les encourage aussi à étudier les mathématiques pour savoir coder et utiliser les équations.


Des avancées “très inquiétantes” de l’IA

Si Hans partage une opinion très positive du développement de l’IA et de l’informatique, d’autres chercheurs et chercheuses ne partagent pas tous/toutes ce point de vue. En effet, certain.e.s pensent qu’il faudrait ralentir ce développement afin de prendre du recul et de pouvoir ainsi mieux gérer les risques.

Ainsi, John Hopfield, prix Nobel en physique pour ses recherches en intelligence artificielle, juge « très inquiétantes » les récentes avancées de l’IA, et met en garde contre une possible catastrophe si les IA ne sont pas maîtrisées, et plaide donc pour une meilleure compréhension de ces systèmes.


OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Marcial Goury (20 décembre 2024). A la rencontre d’un thésard en physique fasciné par l’informatique et l’Intelligence Artificielle. Le Grand public. Consulté le 10 février 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/12zd7


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