Science et Science-Fiction : Un moteur d’innovation ou un frein à la réalité ?

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La science-fiction (SF) est-elle un outil précieux pour la science ou n’est-elle qu’un divertissement éloigné de la réalité ? Ce débat divise les scientifiques, certains voyant dans la SF une source d’inspiration, d’autres pointant ses limites. Alors, peut-on sérieusement la considérer comme un prolongement du raisonnement scientifique ?

Pour Roland Lehoucq, la réponse est clairement positive. Il est astrophysicien et président du festival Les Utopiales, qui met en lumière les sciences et la science-fiction. Selon lui, la SF est une «formidable expérience de pensée», un moyen de poser des hypothèses audacieuses et d’explorer les conséquences de futurs technologiques plausibles. Dans une interview récente, il expliquait que la SF permet de «tester des idées» et d’explorer les implications sociales, politiques et éthiques des avancées scientifiques, tout en stimulant la curiosité et l’esprit critique. Pour lui, la SF n’est pas une prédiction, mais un outil artistique pour imaginer des mondes possibles et développer une compréhension plus profonde de la science et de ses enjeux pour l’avenir.

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En revanche, d’autres scientifiques adoptent un regard plus nuancé comme Neil Degrasse Tyson, astrophysicien américain. Même s’il est un vulgarisateur médiatisé et parfois impliqué dans la discussion de science-fiction populaire, l’astrophysicien a souvent critiqué les erreurs scientifiques fréquentes dans les films de SF. Il regrette que beaucoup de récits de science-fiction présentent une science peu plausible ou des violations flagrantes des lois de la physique. Degrasse Tyson a évoqué que ces représentations erronées d’une science-fiction imprécise ou exagérée, pouvaient avoir un impact potentiel sur la compréhension et l’appréciation de la véritable science.

Ainsi, la SF et la science se côtoient, mais sans toujours emprunter les mêmes chemins. Tandis que certains, comme Roland Lehoucq, y voient un outil pédagogique et un tremplin pour l’imaginaire scientifique, d’autres, plus réservés comme Neil Degrasse Tyson, critique principalement la déformation des faits scientifiques ou l’absence de réalisme qui peut parfois nuire à la crédibilité de la science auprès du grand public. 

La SF serait-elle alors une source d’innovation ou une limite à la compréhension du réel ? La réponse réside peut-être dans la manière dont nous choisissons de l’utiliser.